Après analyse, il est évident que les conditions météorologiques ont fortement perturbé les travaux, entraînant des fréquents retards dans ces régions du monde. Et le moins que l’on puisse dire est que la région himalayenne a subi de gros bouleversements cette année.

Le tremblement de terre au Népal a eu pour conséquence de mobiliser entièrement la main d’œuvre népalaise à la reconstruction du pays; du coup, les ouvriers du Népal n’ont pas pu rejoindre, comme prévu, le site de la maison médicale.

Au Zanskar, cela a commencé par un glissement de terrain, qui a fait obstruction sur la rivière Tsarap, créant ainsi un barrage. Ce barrage a cédé, entraînant une inondation gigantesque, une vague de 7 m de haut emportant ponts, routes, sentiers, école.

Ces nombreux et forts incidents ont considérablement ralenti les travaux engagés: l’acheminement des matières premières se faisant par voie terrestre et /ou fluviale, il y a un important retard pris au niveau de la récupération des pierres qui proviennent des berges opposées de la rivière et qui sont acheminées à dos d’homme ou à dos d’âne.

La réalisation des travaux de boiserie, que ce soit la charpente, les portes et les fenêtres se fait de façon traditionnelle: elle est assurée par Angus, le beau-père de Tenzin; les matériaux sont transportés à pied, de Reru jusqu’à Tangzé, ce qui nécessite une journée de voyage. Tsetan, le jeune frère de Tenzin a également participé au transport des matières premières. Il y a aussi l’action d’une association issue du village qui s’implique largement dans la réalisation de ce gros ouvrage, même si les villageois ne sont pas toujours disponibles en période estivale: la priorité, pour leur survie, est de terminer les moissons et de ramasser le fourrage pour les 6 mois d’hiver.

Enfin, Dorjee, le frère aîné de Tenzin, qui habite le village de Tangze, fait office de chef de chantier; C’est lui qui est chargé de coordonner le planning des différents intervenants.

Cette maison médicale est donc vraiment une affaire de famille, qui s’appuie sur tout un village, pour mener à bien ce projet qui bénéficiera à toute la région de la Lugna.

Nous avons bon espoir sur la suite des travaux: l’an prochain devrait voir l’achèvement du bâtiment, de deux autres pièces destinées à l’hébergement des malades, d’un local pour le matériel et de la pharmacie (qui sera, elle aussi traditionnelle, avec plantes et poudres…) et, enfin, d’un bureau de consultation. Nous pensons donc pouvoir inaugurer la maison en 2017 sauf événements imprévisibles.

Le bouclage financier de l’opération s’est fait grâce à l’aide du département du Bas-Rhin, de la région Alsace ainsi qu’à des entreprises locales.

ANNIE